Nous l’avons vu dans le précédent article, le stress est un ensemble de réactions psychiques et physiologiques de notre organisme face à une situation stressante, qui nous permet de réagir à notre environnement. Néanmoins, si ces réactions d’adaptation se multiplient et perdurent dans le temps, du fait d’un stress constant, l’organisme se trouvera submergé d’hormones et neurotransmetteurs qui deviendront au final délétères pour la santé.
Aussi, avant de vous développer plus en détails les conséquences que peut avoir le stress d’un point de vue métabolique et d’un point de vue psychologique, voyons quels sont les facteurs du stress.
I – LES FACTEURS DE STRESS
Les facteurs de stress sont nombreux.
Les facteurs environnementaux
Le bruit, la pollution chimique, électromagnétique, la pollution visuelle, la lumière artificielle, le froid, la chaleur, la pluie, le bruit… sont des facteurs déclenchant du stress.
Les facteurs biologiques et immunitaires
La maladie, notamment, est un grand déclencheur de stress. Les infections, les blessures…
Les facteurs socioculturels
Les trajets domicile-travail, la non-reconnaissance de certaines professions, le manque de temps chez soi, les sentiments d’insécurité, comme par exemple, après les attentats, la peur de perdre son travail (qui d’ailleurs engendre une cadence professionnelle accrue et qui « autorise » à tout accepter de sa hiérarchie…), le manque de repos, les problèmes d’argent, la sédentarité, le manque de sommeil, les problèmes de couple, les problèmes avec les enfants, les problèmes administratifs…
Les facteurs professionnels et scolaires
La cadence de la vie professionnelle, les relations au travail, l’emploi du temps d’une journée, la pression sur l’atteinte des objectifs, les problèmes avec la hiérarchie, les examens, les concours…
Les facteurs alimentaires
Le système nerveux, comme tous les autres organes du corps, a besoin d’être nourri correctement. Or actuellement, trop de personnes ne s’alimentent pas correctement, c’est-à-dire qu’elles n’apportent pas tous les nutriments à leur organisme, pour qu’il fonctionne en parfaite homéostasie. Sans compter les sodas, cafés, etc… bus chaque jour, du matin au soir…
Les facteurs psychologiques
Le surmenage, un choc émotionnel, un événement heureux ou malheureux, les regrets, les indécisions, les peurs en général, les pensées négatives, le sens de sa vie, le perfectionnisme, le manque de reconnaissance, le manque de confiance en soi, la colère, le harcèlement, les relations toxiques… Mais également, ce qui a été vécu dans l’enfance, c’est-à-dire, des problèmes non résolus, les situations qui rappellent de mauvais souvenirs…
Les facteurs physiologiques
Les changements biologiques comme la ménopause, la puberté, la grossesse, la vieillesse sont pourvoyeurs de stress. Les déséquilibres chimiques également. Ou encore, le manque d’activité physique.
Aussi, quand on voit cette multitude de facteurs, on comprend que tout le monde peut subir du stress à un moment de sa vie.
Néanmoins, nous n’avons pas tous le même degré de résistance, le même degré de résilience face au stress, et ce, parce que nous n’avons pas tous les mêmes valeurs de la vie, parce que nous n’avons pas tous reçus la même éducation, parce que nous n’avons pas tous les mêmes soutiens sociaux…
La personnalité, l’éducation, l’environnement social jouent donc un rôle important dans le vécu d’une situation stressante.
Le stress est en effet une notion très subjective, car il peut affecter différemment chaque personne. Il peut aussi être corrélé au moment où il survient dans la vie de la personne.
Le stress touche cependant autant les hommes que les femmes et la première cause de stress serait le travail.
III – LES CONSÉQUENCES DU STRESS
Le stress induit des conséquences métaboliques (obésité, diabète…), des conséquences biologiques (troubles du sommeil, troubles digestifs…) et des conséquences psychologiques (troubles du comportement, dépression, burnout …).
1. Conséquences métaboliques
Dès qu’un processus de stress est enclenché, le magnésium et le zinc chutent. Si le retour au calme se fait assez rapidement, le stock se refera normalement. Par contre, si les événements stressants sont répétés ou si le stress s’installe de manière chronique, l’organisme sera en carence et fonctionnera au-delà de ses capacités;
Et c’est ainsi le même processus pour les vitamines du groupe B.
On sait très bien aujourd’hui que des taux anormalement hauts de cortisol exposent à des risques d’obésité viscérale, d’augmentation des lipides sanguins… ce qu’on appelle le syndrome métabolique, qui entraîne, à son tour, des risques de diabète de type II, de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux.
Par ailleurs, un excès de cortisol augmente la faim, dirigée principalement vers des aliments riches en calories, conduisant là encore, au syndrome métabolique et à l’obésité.
Pour finir, le stress perturbe le sommeil. Or, on sait qu’un sommeil perturbé est un facteur de risque de prise de poids et de maladies métaboliques en général. Deux hormones spécifiques de la faim, la ghréline et la leptine, sont impliquées. La ghréline stimule l’appétit, alors que la leptine induit la satiété. Or, le manque de sommeil (tant quantitatif que qualitatif) augmente le taux de ghréline et diminue le taux de leptine entraînant une sensation de faim constante qui amène le plus souvent la personne à grignoter.
2. Les conséquences biologiques
La persistance d’un stress entraîne diverses répercussions sur le physique : troubles digestifs (dysbiose, perméabilité intestinale, diarrhée/constipation, etc.), pathologies dermatologiques (démangeaisons, éruptions cutanées, psoriasis, urticaire, herpès, zona, …), troubles du sommeil, syndrome de fatigue chronique, maux de tête, migraine, fibromyalgie, dérégulation ou troubles de l’alimentation, tensions musculaires et articulaires, prise ou perte de poids, sommeil perturbé, insomnie, immunité affaiblie, oxydation accélérée des cellules, hypertension, palpitations cardiaques, pression au niveau du thorax, difficulté à respirer, dysfonctionnement érectile chez l’homme, déséquilibre de la flore vaginale chez la femme, …
Précisions concernant les troubles du sommeil
Ils sont dus à une hypersécrétion du cortisol, donc un stress prolongé. Le cortisol, en effet, réduit le temps de sommeil total, favorise les micro-réveils, diminuent le sommeil profond. Et à l’inverse, un mauvais sommeil entraîne du stress… La personne se retrouve alors dans une spirale infernale.
Et comme on l’a vu plus haut, un manque de sommeil entraîne des risques sur le métabolisme et sur la biologie de l’organisme. Pourtant le sommeil est essentiel à l’organisme : il permet la mémoire, l’apprentissage, la maturation cérébrale, la concentration, la récupération et réparation (tant physiques que psychologiques) de l’organisme.
Troubles de l’immunité
L’immunité est, elle aussi, impactée par le stress, pour deux raisons :
– le cortisol en excès détruit le thymus. Or, ce dernier est responsable en partie, de la fabrication et de la libération des lymphocytes T (une catégorie de leucocytes ou globules blancs), qui sont essentiels dans la réponse immunitaire contre les virus. En effet, ces lymphocytes T (« T » étant l’abréviation de thymus) ont pour objet de détruire par un mécanisme complexe, les cellules infectées.
– le système orthosympathique favorise l’inflammation. Il va donc altérer les fonctions immunitaires directement, mais également altérer la muqueuse intestinale et donc la flore intestinale. Or, on sait que la flore intestinale assure environ 80 % de l’immunité. Une baisse immunitaire peut donc conduire à des infections récidivantes, mais aussi à des maladies auto-immunes et/ou des cancers.
3. Les conséquences psychologiques, émotionnelles, cognitives et comportementales
Un état de stress chronique conduit àde l’agitation, de l’anxiété, de l’irritabilité, de la nervosité, de l’inquiétude, des sautes d’humeur … ; mais aussi des difficulté de concentration, d’attention, de mémorisation, … ; une perte de confiance en soi, un affaiblissement de l’estime de soi… ; un repli sur soi, de la déprime, de la dépression, une consommation excessive de drogue, alcool et/ou médicaments … Les personnes peuvent aussi compenser par de la colère, de l’agressivité.
Elles réagissent ainsi, car elles sont momentanément débordées, elles ne savent pas quoi faire à part se mettre en colère ou se replier sur elles-mêmes.
Elles peuvent avoir une tendance à l’isolement et à l’évitement de situations exigeantes…
Aussi, dans le but de diminuer l’anxiété que cela génère, les personnes vont adopter diverses attitudes afin de combattre toutes ces émotions négatives. Elles vont compenser par quelque chose qui leur fait du bien momentanément. Par exemple : l’achat d’un vêtement, manger une sucrerie… ou « plonger » dans une/des addiction(s).
En effet, l’élévation permanente du cortisol « augmente la sensibilité du cerveau aux psychotropes et favorise l’émergence de comportements addictifs […]. La concentration en hormone conditionne la susceptibilité à l’addiction » (Source : INSERM). Mais il faut savoir que c’est un cercle interminable, car l’inverse est également prouvé : les personnes dépendantes d’une substance telle quelle qu’elle soit, sont plus sensibles au stress.
Nous apprendrons enfin dans un 3ème et dernier article, comment gérer son stress au mieux via notre hygiène de vie.